Sidi Ould Tah élu président de la Banque africaine de développement : un tournant stratégique pour l’Afrique

Le 29 mai 2025, lors des 60ᵉs Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de l’institution panafricaine. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui achèvera son second mandat en septembre prochain. Avec 76,18 % des voix totales et 72,37 % des suffrages africains, M. Tah a remporté l’élection dès le troisième tour, devançant largement ses concurrents, dont le Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %) .

Un parcours d’excellence au service du développement

Âgé de 60 ans, Sidi Ould Tah est un économiste chevronné. Il a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) de 2015 à 2025, transformant l’institution en un acteur majeur du financement du développement sur le continent. Sous sa direction, les engagements annuels de la BADEA sont passés de 200 millions à 2,2 milliards de dollars en 2023, et l’institution a émis son premier eurobond de 500 millions d’euros en 2024.

Avant cela, M. Tah a occupé le poste de ministre des Affaires économiques et du Développement de la Mauritanie de 2008 à 2015. Titulaire de diplômes de l’Université de Nice Sophia Antipolis, de la London Business School et de l’Université de Nouakchott, il est reconnu pour son pragmatisme et sa capacité à forger des partenariats stratégiques.

Continuité et nouveaux défis

En prenant les rênes de la BAD, Sidi Ould Tah s’inscrit dans la continuité des priorités définies par son prédécesseur, Akinwumi Adesina, notamment les « High 5 » : éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains. Toutefois, il devra faire face à des défis majeurs, tels que le désengagement de certains partenaires traditionnels, dont les États-Unis, qui ont réduit leur contribution au Fonds africain de développement de 555 millions de dollars.

Le nouveau président devra également mobiliser des financements innovants pour répondre aux besoins croissants en infrastructures, estimés à plus de 400 milliards de dollars par an, et soutenir les pays africains confrontés à des pressions économiques, des dettes élevées et des chocs climatiques. Il envisage de renforcer la coopération avec les États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, pour diversifier les sources de financement.

Une élection démocratique et stratégique

Le processus électoral de la BAD est l’un des plus démocratiques parmi les institutions multilatérales. Il repose sur une double majorité : celle des votes de tous les pays membres et celle des pays africains. Cette élection reflète la volonté des États membres de confier la direction de la banque à un leader expérimenté, capable de naviguer dans un contexte mondial incertain et de promouvoir une croissance inclusive et durable en Afrique.

Sidi Ould Tah prendra officiellement ses fonctions le 1er septembre 2025, pour un mandat de cinq ans. Son élection marque une nouvelle ère pour la BAD, avec l’espoir de voir l’Afrique franchir une étape décisive dans sa transformation économique et sociale.


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