Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a récemment lancé un appel fort, qualifié de « tournant historique », en faveur d’une justice réparatrice à l’endroit de l’Afrique et des personnes d’ascendance africaine. Ce plaidoyer, empreint de lucidité et de courage politique, remet au cœur des débats internationaux la nécessité de reconnaître, de réparer et de réconcilier un passé marqué par l’esclavage, la colonisation, le racisme systémique et les inégalités structurelles qui en découlent.
Un appel à briser le silence de l’histoire
Depuis des siècles, les peuples africains et leurs diasporas portent le poids d’injustices historiques profondes : traite transatlantique, exploitation coloniale, accaparement des ressources et marginalisation dans les systèmes économiques mondiaux. Le secrétaire général de l’ONU souligne que ces réalités ne sont pas de simples héritages du passé, mais des structures vivantes qui continuent d’impacter l’accès à l’éducation, à la santé, aux opportunités économiques et à la justice pour des millions d’Africains et de descendants africains dans le monde.
Justice réparatrice : au-delà des excuses symboliques
L’appel de Guterres va plus loin qu’une reconnaissance morale. Il s’inscrit dans une dynamique de réparation concrète, qui pourrait inclure des compensations économiques, la restitution des biens culturels spoliés, la réforme des institutions internationales et le soutien à des initiatives portées par les Africains pour renforcer leur souveraineté économique et politique. La justice réparatrice, telle qu’invoquée ici, est un processus collectif, intergénérationnel et profondément politique.
Une dynamique déjà enclenchée ?
Dans plusieurs pays, notamment en Europe, des mouvements civils, universitaires et politiques poussent depuis des années à reconnaître les torts du passé. Certains États, comme la Belgique et l’Allemagne, ont commencé à restituer des artefacts ou à reconnaître des responsabilités historiques. Mais ces gestes restent souvent symboliques. Ce que réclament les peuples d’Afrique, c’est une transformation réelle des rapports de force, une revalorisation de leurs histoires et une participation équitable à l’ordre mondial.
L’Afrique au centre des réparations globales
Ce plaidoyer résonne avec l’urgence de repenser les rapports Nord-Sud sur des bases justes et égalitaires. La justice réparatrice ne doit pas être perçue comme une faveur mais comme un droit. C’est aussi une condition essentielle pour construire une paix durable et une coopération véritablement mutuellement bénéfique entre les nations.
Il revient désormais à la communauté internationale de répondre à cet appel. Et surtout, aux dirigeants africains, aux intellectuels, à la jeunesse et aux sociétés civiles de s’en emparer pleinement pour que la justice ne soit pas seulement proclamée dans les discours, mais vécue dans les faits.
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