Déclaration du Premier Ministre malien Abdoulaye Maïga à l’Assemblée générale des Nations Unies: AES, Liens entre Terrorisme et Ukraine, et Appels à la Réforme Mondiale

Dans un discours audacieux et intransigeant prononcé lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre 2025, le Premier Ministre du Mali, Abdoulaye Maïga, qui occupe également le poste de Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a exposé la vision de son pays en matière de sécurité régionale, de souveraineté et de développement. S’inspirant des idéaux panafricains, Abdoulaye Maïga a mis en lumière les efforts collaboratifs du Mali, du Burkina Faso et du Niger contre le terrorisme et les ingérences extérieures, tout en lançant des accusations virulentes contre l’Ukraine, la France et l’Algérie. Ce discours, prononcé au milieu d’une instabilité persistante dans le Sahel, a souligné les thèmes de l’autonomie et de la critique des puissances internationales.

Les remarques de du Premier ministre malien interviennent à un moment où la région du Sahel fait face à des menaces djihadistes croissantes, à des défis économiques et à des alliances géopolitiques en mutation. Son discours fait écho à des interventions précédentes aux Nations Unies, mais intensifie les appels à la responsabilité des nations occidentales et aux réformes au sein de l’ONU elle-même.

L’ALLIANCE DES ÉTATS DU SAHEL: UN FRONT UNI CONTRE LE TERRORISME

Au cœur du discours de M. Maïga se trouve l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans un esprit panafricain pour combattre les forces impérialistes et les groupes armés. Il a décrit ce partenariat comme sans précédent dans sa collaboration et sa complémentarité, visant à vaincre le terrorisme et à protéger les fondations des États contre une pensée moyenâgeuse soutenue par des parrains étrangers.

Contrairement à certains pays qui fourniraient prétendument des couloirs de passage sécurisés aux terroristes, l’AES se concentre sur la sécurisation de leurs territoires et sur la prévention de la propagation des menaces vers d’autres pays africains, en particulier suite au retrait des forces internationales comme l’Opération Barkhane de la France. M. Maïga a insisté sur des initiatives locales, y compris des investissements en infrastructure et la diversification agricole, pour que les ressources du Sahel profitent aux populations locales.

L’AES, établie en 2023, représente une rupture avec les dépendances traditionnelles vis-à-vis de l’aide occidentale et un pivot vers la souveraineté régionale. Les partisans sur les réseaux sociaux ont salué cette unité comme un modèle pour l’autodétermination africaine.

LIEN ENTRE LE TERRORISME AU SAHEL ET LE CONFLIT EN UKRAINE

Le premier ministre Maïga a établi un lien direct entre la guerre en Ukraine et le terrorisme au Sahel, accusant le régime ukrainien d’être devenu l’un des principaux fournisseurs de drones kamikazes aux groupes terroristes. Il a exhorté les États occidentaux à cesser les livraisons d’armes à l’Ukraine, arguant que ce soutien alimente indirectement le terrorisme mondial.

Cette allégation s’appuie sur des accusations antérieures du Mali et de ses alliés, qui ont rompu les liens avec l’Ukraine en 2024 après avoir allégué l’implication de Kiev dans des attaques contre les forces maliennes. Les responsables ukrainiens ont nié ces allégations, certains analystes occidentaux les considérant comme une propagande influencée par la Russie au milieu des liens croissants de Moscou avec les nations du Sahel. Néanmoins, la position de M. Maïga s’aligne sur les avertissements de la Russie concernant les liens présumés de l’Ukraine avec l’extrémisme, un récit repris dans les discussions en ligne pro-AES.

CRITIQUES DE LA FRANCE ET APPELS A LA RESPONSABILITÉ

Le Premier Ministre a réservé des mots durs à la France, la qualifiant de nostalgique de l’ère coloniale et l’accusant de soutenir le régime ukrainien tout en aidant les activités terroristes au Sahel. Le Mali a demandé une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour présenter des preuves irréfutables de l’implication française, bien que aucune session de ce type n’ait encore eu lieu.

Ces accusations ne sont pas nouvelles. Monsieur Abdoulaye Maïga a précédemment critiqué la France lors de discours aux Nations Unies, louant la coopération russe comme plus efficace. Des sources et commentateurs français ont rejeté ces allégations comme infondées, un journaliste qualifiant M. Maïga d’être aligné sur les intérêts russes. Malgré cela, les partisans maliens saluent cette rhétorique comme un rejet du néo-colonialisme.

DROITS DE L’HOMME, SOUVERAINETÉ ET RÉFORME DE L’ONU

Sur les droits de l’homme, M. Maïga a affirmé l’engagement de l’AES envers l’ humanisme mais a rejeté l’instrumentalisation de ces questions pour saper la souveraineté nationale. Les trois nations se sont récemment retirées du Statut de Rome, optant pour des mécanismes de justice locaux au milieu d’accusations de moralité internationale sélective.

M. Maïga a appelé à une ONU réformée, notant la demande de longue date de l’Afrique pour une plus grande représentation au Conseil de Sécurité. Il a insisté sur la nécessité de mécanismes pour appliquer le droit international et les résultats des conférences internationales, positionnant l’Afrique comme le continent du futur t0ourmenté par le pillage des ressources, la dette et le changement climatique.

DÉFIS PLUS LARGES DE L’AFRIQUE ET TENSIONS AVEC L’ALGÉRIE

Soulignant les problèmes de développement de l’Afrique, M. Maïga a dénoncé l’exploitation des ressources et les fardeaux externes comme la dette et la dégradation environnementale. Il a plaidé pour une attention mondiale sérieuse à ces questions.

Les relations avec l’Algérie ont été un point sensible : M. Maïga a condamné une récente attaque contre les forces maliennes et la destruction d’un drone malien, qu’il a dit avoir été retrouvé sur le territoire malien. Il a averti d’une réciprocité pour toute agression. Le Ministre des Affaires Étrangères algérien y a répondu et les deux parties ont vivement échangé sur le sujet.

RÉACTIONS MONDIALES ET IMPLICATIONS

Le discours a suscité des réactions diverses. En Afrique et sur des plateformes comme X, beaucoup applaudissent la défiance de M. Maïga, la voyant comme une position contre l’impérialisme. Les critiques, particulièrement des alliés européens et ukrainiens, le considèrent comme inflammatoire et non étayé, potentiellement isolant davantage l’AES.

Alors que le Sahel lutte contre l’insécurité, le discours de M. Maïga signale un fossé croissant avec les partenaires traditionnels et un pari sur les alliances régionales. Que cela mène à la stabilité ou à l’escalade reste incertain, mais cela souligne les dynamiques évolutives de la géopolitique africaine.


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