Le 23 septembre 2025, lors du Débat Général de la 80e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, le Président sud-africain Cyril Matamela Ramaphosa a prononcé un discours soulignant le besoin urgent de coopération internationale dans un monde de plus en plus divisé. S’appuyant sur les expériences historiques de l’Afrique du Sud et son rôle actuel sur la scène mondiale, Ramaphosa a appelé à un engagement renouvelé envers les principes de la Charte des Nations Unies en matière de paix, de développement et de droits humains.
Soutenir le multilatéralisme et renforcer les partenariats
Le Président Ramaphosa a ouvert ses remarques en soulignant que maintenant plus que jamais, les États Membres sont appelés à défendre les valeurs de la Charte des Nations Unies, à renforcer la solidarité entre les nations et à sauvegarder les institutions qui permettent le multilatéralisme. Il a mis en avant le partenariat solide entre l’Union Africaine (UA) et les Nations Unies, qui a été instrumental pour promouvoir la paix et la stabilité à travers l’Afrique.
M. Ramaphosa a également mis en lumière la présidence actuelle de l’Afrique du Sud au sein du Groupe des 20 (G20), notant qu’il s’agit de la première fois que cette entité tiendra un sommet sur le continent africain — le berceau de l’humanité. La présidence se concentre sur des questions mondiales clés, notamment la résilience aux catastrophes, la durabilité de la dette pour les pays à faible revenu, le financement de la transition énergétique et l’exploitation des minéraux critiques pour une croissance inclusive et un développement durable.
L’ascension de l’afrique au milieu de défis persistants
Décrivant l’Afrique comme un continent irréversiblement en ascension, M. Ramaphosa a reconnu les obstacles significatifs entravant les progrès vers les Objectifs de Développement Durable (ODD). Il a souligné que de nombreux objectifs restent hors de portée en raison d’un manque sévère de ressources financières. De nombreux pays en développement dépensent plus pour le service de la dette que pour la santé ou l’éducation, a-t-il souligné, insistant sur le besoin de solidarité mondiale pour aborder ces inégalités.
Le commerce comme outil de développement, pas de coercition
Le Président a critiqué l’utilisation du commerce comme arme, déclarant qu’il s’agit de l’un des instruments les plus importants pour mobiliser des ressources domestiques pour le développement, pourtant il est maintenant utilisé comme une arme contre plusieurs pays. Il a spécifiquement appelé à la levée de l’embargo économique contre Cuba.
Aborder les dépenses militaires mondiales et les conflits
Avec les dépenses militaires mondiales atteignant des sommets historiques, M. Ramaphosa a exhorté à une action décisive : Nous devons agir de manière décisive pour faire taire toutes les armes partout afin de réaliser les objectifs de développement durable et de paix mondiale. Il a averti que la pertinence des Nations Unies est minée par une dépendance croissante aux actions militaires unilatérales, citant les conflits en cours en République Démocratique du Congo, au Soudan et dans d’autres régions.
Se tournant vers le Moyen-Orient, M. Ramaphosa a affirmé que les États Membres ont la responsabilité de protéger le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Il a déclaré qu’il y a un consensus croissant selon lequel Israël commet un génocide à Gaza, et a ajouté que l’Afrique du Sud insiste pour que la Cour Internationale de Justice (CIJ) rende un jugement sur la question.
Désarmement nucléaire et leadership des nations unies
Sur les questions nucléaires, le Président Ramaphosa a noté des progrès insuffisants malgré l’adoption du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires. Il a mentionné que l’Afrique du Sud présidera la première conférence d’examen du traité l’année prochaine. De plus, il a exprimé son soutien à la nomination d’une Secrétaire Générale pour diriger les Nations Unies.
Appel urgent a la réforme du conseil de sécurité
Ramaphosa a plaidé fermement pour une réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies par le biais de négociations basées sur des textes, qualifiant d’inacceptable le fait que l’Afrique, avec ses 1,4 milliard de personnes, et l’Amérique du Sud manquent de représentation permanente. C’est injuste, c’est inacceptable, a-t-il déclaré.
L’initiative UN80 et les changements structurels
Citant l’initiative UN80, qui marque le 80e anniversaire de l’organisation, le Président sud-africain a appelé à des changements structurels à travers le système des Nations Unies pour aborder la réduction des financements et s’assurer qu’elle puisse remplir efficacement ses mandats et faire respecter le droit international.
Une affirmation finale de la liberté indivisible
En conclusion, le Président Ramaphosa a rappelé à l’assemblée que nous devons réaffirmer que la liberté est indivisible et que le déni des droits d’une personne diminue la liberté de tous. Son discours sert de cri de ralliement pour une action collective visant à construire un monde plus équitable et pacifique.


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