L’Appel du Nigeria à la Réforme : Le Vice-Président Shettima s’Adresse à la 80e Assemblée Générale de l’ONU

Dans son discours  prononcé lors de la 80e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 24 septembre 2025, le Vice-Président du Nigeria, Kashim Shettima, a exhorté les dirigeants mondiaux à affronter le chaos mondial de front et à se réengager en faveur du multilatéralisme. S’exprimant au nom du Président Bola Ahmed Tinubu, Shettima a souligné que l’ONU, née des cendres du désespoir, doit évoluer pour relever les défis contemporains plutôt que de se reposer sur ses lauriers passés.

M. Shettima a ouvert son discours en soulignant les dangers de l’inaction dans un monde turbulent. Le chaos qui plane sur notre monde nous rappelle que nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de l’inaction, dépeignant l’ONU comme un véhicule essentiel pour l’ordre et la solidarité humaine. Il a insisté sur le fait que l’engagement du Nigeria envers l’organisation ne découle pas d’une posture de supériorité morale mais d’une foi inébranlable en la rédemption de l’humanité. Réfléchissant au 80e anniversaire de l’ONU, il a mis en garde contre le fait de la transformer en une retraite sentimentale dans la nostalgie, le qualifiant plutôt de moment de vérité pour évaluer les lacunes et traduire les valeurs en actions concrètes.

Le Vice-Président a dépeint un tableau vivant du rythme du changement à travers les frontières, impulsé par la technologie, la finance, les idéologies corrosives, les pressions climatiques et les migrations irrégulières – ces défis, a-t-il dit, sont des taches sur notre humanité collective. Face à une désillusion croissante envers le multilatéralisme, Shettima a réaffirmé sa nécessité, affirmant que les structures existantes ne sont pas gravées dans la pierre et plaidant pour un vrai changement, un changement qui fonctionne et un changement qui est perçu comme opérationnel.

Au cœur de la vision du Nigeria se trouve une nouvelle impulsion pour un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. M. Shettima a argué que cela relève d’une question d’équité et de représentation pour une nation qui s’est transformée d’un avant-poste colonial en une force stabilisatrice comptant plus de 236 millions de personnes – l’une des populations les plus jeunes et dynamiques au monde. Il a positionné la demande du Nigeria comme essentielle pour restaurer la crédibilité de l’ONU, notant les contributions du pays au maintien de la paix, y compris sa participation à 51 des 60 opérations de l’ONU depuis 1960.

Quatre priorités clés pour guider l’action mondiale

  • Allègement de la Dette et Accès au Commerce et à la Finance : Il a appelé à un allègement urgent de la dette souveraine et proposé un mécanisme international semblable à une Cour de Justice monétaire afin de libérer les économies émergentes des fardeaux des exportations non transformées.
  • Bénéfices Équitables des Minéraux : Soulignant le rôle de l’Afrique dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, il a exhorté à des investissements dans l’exploration et la transformation des minéraux pour diversifier les marchés, réduire les tensions géopolitiques et favoriser la paix et la prospérité.
  • Combler le Fossé Numérique : M. Shettima a plaidé pour un accès inclusif à la technologie, déclarant que L’IA doit signifier ‘Inclure l’Afrique’, et a proposé un dialogue dédié pour garantir que les économies émergentes bénéficient des avancées numériques.
  • Réforme de la Gouvernance Mondiale : Il a insisté sur la nécessité de réformes plus larges pour s’aligner sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et des initiatives comme la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine.

Abordant les conflits en cours, M. Shettima a condamné la violence à Gaza, affirmant le soutien du Nigeria à une solution à deux États comme la voie la plus digne vers une paix durable pour le peuple palestinien. Il a mis en lumière le coût humain, déclarant que les Palestiniens ne sont pas des dommages collatéraux mais des êtres humains, égaux en valeur. Au niveau national, il a discuté des réformes économiques du Nigeria, telles que la suppression des subventions, et des impacts du changement climatique sur la sécurité nationale.

En conclusion, le Vice-Président Shettima a insisté sur le fait que les plaidoyers du Nigeria ne sont pas de la charité mais une nécessité, car aucun d’entre nous ne peut atteindre un monde pacifique en isolation. Il a appelé à un engagement renouvelé envers le multilatéralisme, non pas comme un slogan mais comme un article de foi, concluant que aucun d’entre nous n’est en sécurité tant que nous ne le sommes pas tous.

Ce discours souligne la position proactive du Nigeria sur les questions mondiales, positionnant la nation comme un défenseur clé de la représentation africaine et des systèmes internationaux équitables au milieu de l’année anniversaire de l’ONU.


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